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Auditionné, à huis clos, par la Commission de la défense nationale et des forces armées le 7 décembre dernier (le compte rendu vient d’être mis en ligne), Aymeric Bonnemaison, quatrième général à prendre la tête du Commandement de la cyberdéfense, a fait part de son retour d’expérience de la cyberguerre en Ukraine.

S’il n’a été nommé à la tête du Commandement de la cyberdéfense qu’en septembre 2022, le nouveau Comcyber a une longue et riche expérience de ces questions, qu’il a eu lieu de pratiquer lors de nombreuses opérations extérieures en tant qu’officier d’unités de guerre électronique, mais également au cours de ses différents postes à responsabilités, à l’OTAN ou en tant qu’adjoint du directeur technique de la DGSE, comme nous le précisions dans notre article consacré à son curriculum vitae.

Ce n’est pas tant à l’aune de ses trois mois passés à la tête du Comcyber qu’Aymeric Bonnemaison résumait ses missions devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée le 7 décembre 2022 :

« Notre approche, assez singulière, couvre trois domaines de lutte : la lutte informatique défensive, qui occupe une majeure partie de mon commandement, la lutte informatique offensive et la lutte informatique d’influence (L2I). »

Dès lors, le fait que « des opérations de renseignement, d’entrave et d’influence » aient été menées dans le cyberespace au cours des dernières années montre qu’ « en Ukraine, la cyberguerre a bel et bien eu lieu, contrairement à ce qu’a donné à croire l’absence de “cyber Pearl Harbor” » :

« Ma présentation de notre analyse du conflit ukrainien ne débutera donc pas au 24 février dernier. Les opérations dans le cyberespace ont commencé bien avant le déclenchement des manœuvres dans les autres milieux, la terre, l’air et la mer. Elles ont exigé un haut niveau de préparation et d’anticipation. »

Évoquant l’appétence de l’armée et du renseignement russe pour la « guerre hybride », Aymeric Bonnemaison rappelle qu’ils ont, de longue date, « intégré à la manœuvre cyber et la manœuvre informationnelle, en liant fortement les deux dans leur action », et qu’elles « couvrent aussi bien le contenu que le contenant dans leur approche ».

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